L'incendie du château

2 janvier 2003 : le château de Lunéville est en proie aux flammes. Un court-circuit dans la chapelle est à l’origine du sinistre. Le feu s'est ensuite propagé dans l’aile sud, qui abrite alors la bibliothèque militaire, le musée des faïences et les anciens appartements ducaux. Pour circonscrire le sinistre et sauver ce qui peut l’être, 120 pompiers de Lunéville et des environs sont mobilisés. Le vent, soufflant à plus de 100 km/h, attise les flammes et les jours suivants, le gel accentuera les dégâts.

Des pertes inestimables

Malgré tous les efforts mis en œuvre, les flammes et les effondrements ravagent le site : la chapelle est détruite, toutes les pièces de l’aile sud, qui abritait le musée du château, la bibliothèque militaire, les anciens appartements, l’apothicairerie sont ravagées. 8147 volumes de la bibliothèque militaire ont disparu. Il ne reste plus rien de la correspondance de Napoléon Bonaparte, ni de la première édition en couleur de la vie des animaux de Buffon, pas plus des ouvrages de Voltaire. En plus des livres et des toiles, des objets précieux et des faïenceries ont disparu à tout jamais.

Les premières réactions

Les amoureux du patrimoine sont sous le choc. Le lendemain de l’incendie, le ministre de la culture de l’époque - Jean-Jacques Aillagon - se rend sur place pour se rendre compte de l’étendue du désastre. Il est accompagné de Michel Dinet, président du conseil général (propriétaire du château depuis 2000), du maire de Lunéville, des élus. Il s’engage au nom de l’Etat d'aider à la reconstruction du château. Le château de Lunéville devient une cause nationale. Dans le même temps, de nombreuses personnes veulent témoigner de leur solidarité et participer à la reconstruction. L'association Château des Lumières est créée afin d'animer cette mobilisation.

Vers la reconstruction

Très vite, les premières actions se mettent en place. Tout d’abord avec la sécurisation du lieu, le public ne peut plus se rendre à proximité du chantier. Des grilles sont posées tout autour des zones sinistrées, les gravats sont déblayés. Cette étape importante permet de mesurer avec précision l'étendue des dégâts et l'ampleur du travail à réaliser. Des fouilles empruntant aux techniques de l'archéologie, conduites par Annette Laumon - conservatrice départementale - sont entreprises dans l’aile sud. Peu de faïences ont pu être récupérées mais les pieds en porcelaine de la célèbre statue du "nain bébé" sont retrouvés. Ces tâches achevées, il est alors possible de faire appel aux compagnons, ouvriers, entreprises retenues pour reconstruire le château, sous la direction de Pierre-Yves Caillault, architecte en chef des monuments historiques.

Création de l’association « Lunéville, château des Lumières »

La campagne européenne de souscription animée par l'association "Lunéville, château des Lumières", dont Otto de Habsbourg était le président, se poursuit. Particuliers, collectivités, entreprises : les fonds sont collectés par la Fondation du patrimoine.

Inventaire des réserves du musée

Parallèlement, un inventaire des réserves du château, sous la direction de Thierry Franz, est réalisé en vue de les exposer dans un futur musée.

La mobilisation

Un haut conseil est mis en place pour développer et mettre en valeur le château. Le 5 juillet 2003, le château ouvre ses portes au public. Il peut apprécier différents spectacles de rue, visiter le centre de mémoire et de mobilisation. Ce temps de fête est aussi l’occasion pour les compagnons et les ouvriers de montrer leur savoir-faire.

Aujourd’hui, le château a rouvert ses portes au public. Chaque jour, il vise à rendre mémoire au passé tout en regardant vers l’avenir, à travers des projets et une programmation culturelle qui se veulent riches et variés.

Le château en flammes © A. Marchi
Le château en flammes © A. Marchi
Le château en flammes © A. Marchi
Le château en flammes © A. Marchi