Un peu d'histoire

Lecture de la tragédie de Voltaire, l’Orphelin de la Chine, dans le salon de Mme Geoffrin en 1755. Anicet Charles Gabriel Lemonnier, 1812, Château de Malmaison.
Lecture de la tragédie de Voltaire, l’Orphelin de la Chine, dans le salon de Mme Geoffrin en 1755. Anicet Charles Gabriel Lemonnier, 1812, Château de Malmaison.

Le siècle des Lumières

Le XVIIIe siècle est qualifié de « siècle des Lumières ». Une nouvelle génération de savants et d’hommes de lettres défend l’usage de l’intelligence et de l’esprit critique. En effet, l’expression « Lumières » signifie qu’ils veulent éclairer les hommes en réexaminant les idées établies, en s’aidant de la raison et de la science. Les philosophes s’attaquent à l’ordre établi et à l’absolutisme. Aucun ne croit au droit divin des rois, mais aucun ne remet en cause la monarchie à condition que la liberté de penser soit assurée à chacun. Les philosophes ont beaucoup voyagé et n’ont cessé de s’informer sur le monde. Pour eux, tout a une raison d’être. Les différences s’expliquent par le climat, l’histoire, la politique... Les sciences bénéficient à cette époque, elles aussi, d’une grande vogue. Les mathématiques progressent et la physique explore de nouveaux domaines. 

La diffusion des idées des philosophes profite du développement des métiers de l’imprimerie et du commerce du livre. Leurs écrits se vendent bien et la presse aide à leur diffusion. On en parle dans les grands salons littéraires parisiens. Ces salons réunissent tout ce qui compte à Paris et même en France dans les lettres, les sciences et les arts. Ils sont fréquentés par les diplomates, les grands seigneurs et les écrivains étrangers. En province, chaque grande ville a son salon et son académie (Académie de Stanislas à Nancy, 1751). 

Leçons de physique expérimentale,
Nollet © Collection particulière

À Lunéville, comme dans la plupart des résidences princières de l’époque moderne, la mise en scène de la science participe à une politique de prestige. Un cabinet de physique, appelé « salle des machines », est créé à Lunéville. Il est dédié à l’enseignement par l’expérience et fait la renommée du château au début du XVIIIe siècle.

Formé à Londres aux nouvelles théories de Newton, Philippe Vayringe en supervise l’aménagement, en tant que « machiniste et horloger » de Léopold.

 

Progrès technique et vie de cour sont également très associés à Lunéville. Le château devient un carrefour dans la diffusion européenne des idées nouvelles. Elles y sont incarnées par des savants, comme le mathématicien Maupertuis ou le physicien La Condamine et des philosophes, à l’image de deux des plus grands esprits de leur époque, Montesquieu et Voltaire.