Germain Boffrand

Portrait de Germain Boffrand par Jean-Charles François (graveur) d'après Lambert-Sigisbert Adam, milieu du XVIIIe siècle © Musée du Château de Lunéville
Portrait de Germain Boffrand par Jean-Charles François (graveur) d'après Lambert-Sigisbert Adam, milieu du XVIIIe siècle © Musée du Château de Lunéville

Au début du XVIIIe siècle, l’art français rayonne bien au-delà des frontières du royaume. Léopold se laisse séduire comme bon nombre de princes européens. Après le rapide séjour à Nancy du grand Jules Hardouin-Mansart en 1700, c’est à son élève Germain Boffrand (1667-1754) que le duc de Lorraine devait confier la réalisation de ses rêves d’architecture.

Germain Boffrand a vu le jour à Nantes auprès d’un père sculpteur et architecte. C’est grâce à son oncle maternel, le poète Philippe Quinault, qu’il découvre la cour de France au début des années 1680. Formé d’abord à la sculpture dans l’atelier du célèbre François Girardon, le jeune Germain intègre ensuite l’entourage de Jules Hardouin-Mansart, alors « premier architecte » de Louis XIV. Sous sa direction, il fait ses premières armes sur le chantier de l’orangerie de Versailles puis, à Paris, sur celui de l’actuelle place Vendôme. D’autres travaux parisiens pour une clientèle influente vont conforter sa réputation déjà bien établie.

Si l’électeur de Bavière s’attache ses services dès 1705, c’est en Lorraine que sa carrière prend un tour plus officiel. Après l’avoir consulté pour la reconstruction du château de Lunéville en 1709, le duc Léopold donne à Germain Boffrand le titre de « premier architecte » en novembre 1711. Parmi les chantiers ducaux, Lunéville représente une part importante de son activité, mais il dirige également la construction du château de La Malgrange, du palais de Nancy et intervient dans les travaux de l’actuelle cathédrale. Il fait de courts séjours en Lorraine, ou envoie depuis Paris ses collaborateurs chargés de plans et de mémoires.

Boffrand travaille aussi pour certains aristocrates lorrains. Beaucoup d’hôtels nancéiens lui sont ainsi attribués. Pour Marc de Beauvau-Craon, il conçoit des édifices à la hauteur de la fortune du commanditaire, premier personnage de la cour. Après la mort de Léopold en 1729, Boffrand n’a plus de lien direct avec la Lorraine, où son goût pour la « noble simplicité » va pourtant marquer de façon durable le paysage architectural.