À chaque siècle son mode de pensée. Le XVIIIe siècle est celui des Lumières, courant philosophique qui replace l’homme et son épanouissement au centre des préoccupations intellectuelles. Voltaire (1694-1778) est la figure de proue de ce mouvement qu’il vient faire rayonner à la cour de Stanislas.
Voltaire est déjà passé par la Lorraine lorsqu’il arrive à Lunéville en février 1748, accompagné d’Emilie du Châtelet, sa douce amie depuis quelques années. Stanislas l’accueille avec grand plaisir et lui fait les honneurs de sa cour. Très vite se nouent de bonnes relations entre les deux hommes. Même si Voltaire n’est pas toujours en accord avec les ouvrages que publie Stanislas, il apprécie l’atmosphère détendue et tolérante de Lunéville. Il y trouve ce qui lui est le plus cher : « les fêtes et la liberté », comme il en témoigne lui-même dans sa correspondance.
La cour lorraine offre à Voltaire un refuge où il peut fuir Paris, cette capitale française où il est souvent en délicatesse avec la censure et le pouvoir royal. L’émulation artistique et intellectuelle qui règne à Lunéville fait se succéder jeux, concerts et représentations théâtrales, au cours desquelles les œuvres du « roi Voltaire » sont applaudies. D’autres auteurs importants sont passés par Lunéville, comme le fameux Montesquieu, le mathématicien Maupertuis ou le président Hénault, dramaturge et historien. En 1749, Voltaire et Emilie du Châtelet sont de retour en Lorraine, pour une halte estivale au château de Commercy, avant de retrouver Lunéville. C’est là que meurt la « divine Emilie » le 10 septembre 1749. Cette disparition brutale affecte tellement Voltaire qu’il doit abandonner la Lorraine, après avoir fait ses adieux à Stanislas qui le quitte en pleurant.